Connaissez-vous l’histoire des deux comtesses du Cayla à Courbevoie : Zoé Talon, (1785-1852) et Catherine Elisabeth Philippine (1801-1877) ?
De la Révolution à la Restauration, elles ont connu deux destinées très différentes que nous allons vous raconter.
Après la Révolution française, les industries ont commencé à remplacer les châteaux à Courbevoie, le passage de la royauté à la République s’accompagnant alors d’une transformation radicale du paysage.
Aux rives champêtres succéda un champ d’usines, près du port et de la gare du chemin de fer.
Il en est de même du paysage politique, en une cinquantaine d’années après la royauté, s’ouvre la période révolutionnaire, le Consulat, le Premier Empire, la Restauration, puis les règnes de Charles X et de Louis-Philippe.
Dans cet espace de temps, des nobles ont émigré pour échapper à la guillotine, d’autres ont perdu leurs biens. Parmi ceux-ci, on remarque dans l’histoire de notre ville, deux comtesses qui seront contemporaines, et parfois confondues, car les deux portent le même nom de comtesse du Cayla.
La première, Zoé Talon va acquérir son titre par mariage. La seconde est une descendante d’Hercule Philippe Etienne de Cayla et restera célibataire. Leurs deux familles ont habité un moment dans deux des châteaux ayant existé à Courbevoie.
Zoé Talon, comtesse du Cayla (1785-1852)
La première comtesse du Cayla, Zoé Talon (1785-1852) est issue de la famille Talon. Son père, fut un temps propriétaire du Château des Colonnes à la suite du fermier général Paulze et de son beau-fils, le célèbre chimiste Lavoisier. Ils furent tous les deux guillotinés (cf « La Révolution n’a pas besoin de savants »).
Zoé eut une existence mouvementée et elle s’inscrivit dans la grande Histoire quand elle devint la favorite du roi Louis XVIII et joua alors un rôle important à la fin de son règne.
La vie de Zoé fut d’autant plus tourmentée que son père royaliste était aussi un aventurier se mêlant de politique, dans une période particulièrement trouble. Il fut notamment mêlé à l’affaire Favras.
Talon et l’affaire Favras
Alors que Zoé était encore enfant, son père Omer Talon fut confronté à un dossier de première importance. Début 1790, il se rendit à la Bastille où était enfermé le marquis de Favras mêlé à un complot visant à faire évader Louis XVI. Le marquis était en fait un agent officieux du comte de Provence, futur Louis XVIII.
On pense que le marquis de Favras avait fomenté une conjuration visant à enlever Louis XVI pour l’arracher aux griffes de l’Assemblée nationale et lui rendre ses pouvoirs.
Le comte de Provence l’aida, en levant un prêt de 2 millions auprès d’une banque hollandaise. Cette somme était destinée à permettre la fuite du roi, qui prendrait alors la tête d’une armée contre-révolutionnaire.
Mais Favras manqua de discrétion, il fut arrêté et confié au Lieutenant civil au Châtelet : Omer Talon ! Son procès se tint du 25 décembre 1789 au 17 février 1790.
Pour protéger le roi et Monsieur, il fallait que Favras se taise. Il écrivit alors un mémoire de quatre pages pour se disculper. Mais dénoncer Monsieur ne le sauva pas.
Talon obtint le silence de Favras, argumentant que son sacrifice sauverait son épouse et ses enfants. Talon prit soin de garder les quatre feuillets du mémoire.
Favras fut exécuté le 19 février sur le parvis de Notre Dame et Talon garda sa confession qu’il légua, semble-t-il, à sa fille Zoé.
Par la suite, Napoléon entendant parler de cette histoire, espérait récupérer ces feuilles pour en faire une arme politique contre ses ennemis.
Omer Talon, surveillé et en danger, démissionna de son poste de Lieutenant civil au Châtelet.
Talon fut un temps élu aux Etats Généraux où il tenta de maintenir le pouvoir royal. Il conseilla au roi de se réfugier au milieu des troupes de de Broglie.
L’Assemblée Nationale le soupçonnant, il s’exila avec sa famille, pour des séjours à Jersey, en Suisse, et en Italie. Zoé avait alors 5 ans.
Puis, Omer Talon replongea dans la conspiration et demeura en exil pendant 12 ans. Talon distribuait les fonds secrets pour la contre-révolution et certains l’accusaient d’en garder un peu pour lui !
L’exil de Talon aux Etats-Unis
Talon s’embarqua pour l’Angleterre en septembre 1792. Puis, en février 1793, le comte de Provence chargea Talon d’une mission auprès du général Washington. Il débarqua à Philadelphie où il fut reçu comme un héros de l’Indépendance.
Talon découvrit aux Etats Unis un pays merveilleux, où gagner de l’argent était bien vu. Plus on en gagnait, plus on était admiré. Or, il était naturellement doué pour cela.
Talleyrand s’est aussi embarqué pour l’Amérique, mais il avait un tout autre avis sur les Américains : « dans ce pays-là, l’affaire de tout le monde, sans aucune exception est d’augmenter sa fortune. Ainsi l’argent est le seul culte universel ; la quantité qu’on en possède est la mesure de toutes les distinctions ».
Talon gagna énormément d’argent, spécula, créa et alimenta des rentes pour chacun de ses enfants.
Pendant ce temps, en France, son épouse faisait front et s’occupait de sa famille. Quand Zoé Talon atteignit l’âge de 10 ans, elle rejoignit l’institution que venait de créer Mme Campan.
L’institution de Mme Campan
Mme Jeanne Louise Henriette Campan, après avoir été lectrice des filles de Louis XV, devint la première femme de chambre de la reine Marie-Antoinette.
Après le 10 août 1792, elle se retrouva sans ressources avec des parents âgés à charge, ainsi que ses trois filles. Elle eut l’idée de monter une école pour ses filles et l’ouvrit à d’autres jeunes femmes de qualité, comme les sœurs de Napoléon et en même temps à Zoé Talon.
C’est là que celle-ci se lia d’amitié avec Hortense de Beauharnais. Ce furent les premières pensionnaires de l’Institution Saint-Germain.
L’école de Mme Campan était réputée. Elle préparait les jeunes fille à leur destin, c’est-à-dire à devenir des épouses exemplaires.
On y apprenait aussi bien le sens du maintien, que la science de la conversation. On étudiait les langues, les mathématiques et les sciences nouvelles.
Zoé qui avait beaucoup voyagé, appréciait énormément cette pause consacrée à l’étude. Elle appréciait également les rencontres avec d’autres jeunes filles de son âge. Elles adoraient se déguiser ou danser, deux passions à la mode à l’époque.
Pendant ce temps, la justice du nouveau régime poursuivait ses enquêtes. Mme Talon fut accusée de complicité avec l’ennemi, puis relâchée faute de preuves.
A partir de 1800, des amies de Zoé quittèrent l’institution pour se marier, comme Caroline Bonaparteavec Murat.
Le retour de Talon et le mariage de Zoé
La mère de Zoé, malade, mourut en 1800. Zoé se trouva alors « orpheline » car son père ne pouvait pas rentrer en France.
Heureusement, Talon réussit à obtenir un certificat d’amnistie pour faits d’émigration, ce qui lui permit de regagner la France.
La première chose qu’il entreprit fut de marier Zoé, qui n’avait pas encore 17 ans, mais qu’il dota fort bien.
Le choix était d’autant plus large que de nombreux nobles royalistes étaient « dévalués », à la fois par leurs titres « d’émigrés » et souvent ruinés.
Talon choisit Achille du Cayla, fils unique du comte François-Hercule de Baschi du Cayla comme futur époux. Ce fut un très mauvais mariage, car ce nouveau mari se révéla être à demi-fou.
Malgré les efforts de Zoé, celle-ci se retrouva dans une impasse. La situation était insoluble car choisir la séparation l’exposait au bannissement social, conséquence irrémédiable à l’époque. Mais le plus grand risque était la perte de la garde de ses enfants.
C’était un mariage de convenance et les époux ne s’astreignaient pas à la vie commune. La séparation n’ayant pas lieu, Zoé entama des actions judiciaires contre son mari qui dureront 20 ans.
Sa seule grande consolation fut d’entretenir une entente fusionnelle avec sa belle-mère et, à l’automne 1802, la comtesse du Cayla introduisit Zoé dans le monde.
Son caractère toujours égal, sa gaieté, son charme, son esprit, sa jeunesse lui apportèrent beaucoup de bienveillance et elle put mettre à profit son art de la conversation.
Omer Talon, revenu en France, aimait écrire des vers séditieux qui lui valurent un ordre d’arrestation. Le 23 septembre 1803, le général Savary reçut l’ordre d’arrêter Omer Talon, car ses activités passées étaient connues et il était étroitement surveillé. Il risquait la peine de mort.
Zoé Talon s’est toujours totalement investie dans la protection des siens. Elle n’hésita pas à s’aventurer à aider son père à recouvrer la liberté, en prenant le risque de lui être associée et accusée elle-même.
Elle demanda une audience au ministre de la police Savary, comte de Rovigo. Emu par la jeune femme, il commua la peine de son père en déportation à l’ile Sainte Marguerite et il assura à Napoléon qu’aucun crime n’était à reprocher à Zoé. Elle devint la maîtresse du ministre. Elle aura 9 mois plus tard une fille Ugoline future princesse de Beauvau-Craon.
Comme le note Catherine Decours : « la moindre de ces contradictions n’étant pas que celle qui fut toute sa vie farouchement dévouée au Bourbon et au Condé fut la maîtresse de Savary, ministre très zélé de la police de Napoléon et collaborateur efficace de celui-ci lors de l’exécution du duc d’Enghien ».
La rencontre avec Louis XVIII
Après la chute de Napoléon en 1814, les époux du Cayla, qui vivaient à ce moment-là sous le même toit, décidèrent de se séparer. En 1817, ils se déchirèrent pour avoir la garde des enfants.
La tante de Zoé, Mme de Jaucourt, ancienne dame d’honneur de la défunte épouse du roi Louis XVIII, donna une lettre de recommandation à Zoé qui demandait l’aide du roi Louis XVIII.
Elle se rendit aux Tuileries et rencontra le roi. C’était un homme âgé, obèse, mais fin et cultivé. Immédiatement, il fut séduit par la beauté de Zoé, par son intelligence et son sens politique.
Au-delà des circonstances, ce fut la rencontre de deux personnes qui avaient besoin l’un de l’autre. Le roi avait en effet perdu plusieurs membres de sa famille, dont son frère Louis XVI. Cela le plongeait dans une certaine solitude affective. Zoé avait perdu également des proches.
La séduction de la comtesse du Cayla ne tenait pas qu’à sa beauté. Son charme venait aussi de sa voix, son écoute, sa gaieté naturelle, son art de l’échange verbal et son sens de la réflexion simple et directe. Elle séduisit immédiatement le vieux roi.
Un autre détail éclaire leurs liens : Louis XVIII parlait couramment le latin, mais ne trouvait personne pour lui répondre dans la même langue. Zoé parlant aussi le latin, cela entrainait une complicité entre eux et leur permettait d’échanger en toute discrétion. le roi ne devant pas parler à voix basse en public.
Franck Ferrand lui a consacré une émission sur Radio Classique, disponible en podcast :
Le château de Saint-Ouen et la Charte constitutionnelle
Le roi aimait offrir des cadeaux somptueux à ses amis et à ses proches. Au début, Zoé refusa certains présents excessifs du roi, puis elle se résigna !
Zoé trouvait démesuré le cadeau du château de Saint-Ouen. Pour Louis XVIII ce présent prenait un sens symbolique fort.
En effet, après la chute de l’empire napoléonien en 1814 le comte de Provence exilé à Londres fut sollicité pour devenir roi sous le nom de Louis XVIII après la disparition dramatique de son frère Louis XVI. La cérémonie devait se tenir le 3 mai 1814. Le 2 mai en fin d’après-midi Louis XVIII arriva à Saint-Ouen et passa la nuit dans le château.
Là, il rencontra les Corps d’Etat et les notables. Talleyrand, Président du Sénat, lui présenta un projet de constitution et les débats occupèrent une grande partie de la nuit.
Le souverain accepta une charte constitutionnelle assurant ainsi à la fois les droits conquis à la Révolution et le retour à la Royauté. Cette Charte constitutionnelle fut promulguée le 4 juin de la même année. Ce document inaugura l’ère de la Restauration.
De façon plus romantique, il confia à Zoé que, lorsqu’il serait enterré à Saint Denis, la vue de la ville des rois à partir de son futur château suffirait à réunir leurs pensées.
Le Château étant très détérioré, il fut entièrement reconstruit à partir des plans qu’ils établirent ensemble… car finalement Zoé accepta le cadeau du roi.
L’intérêt pour ce château connait de nos jours un certain renouveau. Les monuments historiques s’y intéressent car c’est un des rares exemples de château datant de la Restauration en région Parisienne.
L’architecture extérieure y est sobre. Le luxe le plus raffiné se développe à l’intérieur. On peut mentionner notamment le mobilier, qui avait été emporté par sa descendance, et que le Mobilier national a récemment racheté en partie pour le restituer au Château de Saint-Ouen.
Lorsque le roi se sépara de son principal conseiller, la Comtesse fut amenée à jouer ce rôle de façon croissante. Elle avait l’art du dialogue, le sens de l’équité et l’oreille du roi. Naturellement sa nature gaie et positive, son sens de l’humour et de la pondération jouaient également en sa faveur.
Certains ont soutenu que Zoé a également été instrumentalisée par les mains de la Congrégation et les « Ultras » qui pensaient pouvoir faire passer par son intermédiaire un certain nombre de messages.
Ce fait est à considérer, mais dans quelle proportion ? Et pour quels sujets ? N’oublions pas que l’un et l’autre avaient le sens de l’échange verbal subtil et se comprenaient parfaitement.
C’est par cette relation amoureuse platonique que la comtesse du Cayla devint la dernière favorite du roi de France et une importante conseillère du roi.
La vie de cette Comtesse et sa personnalité sont ici résumées en quelques phrases. Chaque phrase pourrait être le chapitre d’un roman, ou d’une scène de film, tant la période historique est riche politiquement et historiquement, mais aussi à cause de la personnalité de Zoé Talon.
Elle n’a pas eu ce destin par hasard. Elle se différencie des favorites des rois précédents et annonce une transformation ce que va devenir l’évolution vers plus de liberté et d’indépendance.
Sa passion pour la nature et les animaux est telle qu’elle se lança dans l’élevage d’une nouvelle race de moutons qu’on baptisa de son nom et se transforma en vétérinaire loin des salons mondains.
Enfin, Il existe une abondante correspondance de Zoé avec des personnages historiques célèbres, où l’on découvre son sens de l’humour et qui pourrait donner lieu à des lectures intéressantes sur une scène de théâtre.
Par ailleurs, Il serait intéressant de rechercher les attaches de Zoé Talon avec Courbevoie et le château des Colonnes.
Les premières recherches ont permis de retrouver quelques pistes : la famille Talon a habité un certain temps le « Château des Colonnes » à la suite du Fermier-Général Paulze. Une sœur de Napoléon, Elisa, habita également le Château des Colonnes.
La suite de l’évolution du château des Colonnes décline de nombreux aspects de la transformation de ce site, rappelés dans l’article suivant :
Le site du château de Courbevoie de la Révolution à nos jours
Philippine, comtesse du Cayla (1801-1877)
La deuxième comtesse du Cayla, Catherine Elisabeth Philippine (1801-1877) fut une personnalité plus discrète. Elle s’est fortement investie localement dans la ville de Courbevoie, où elle a construit une chapelle de pierre.
Ce monument historique, reste un élément remarquable du vieux cimetière romantique de Courbevoie.
Célibataire et sans enfant, elle a légué sa fortune à la ville de Courbevoie, dont l’Hospice du Cayla.
La chapelle funéraire
La présence de la chapelle funéraire de la famille de la comtesse du Cayla marque un lien définitif entre la comtesse et la ville de Courbevoie.
Edifiée dans le vieux cimetière de la ville, elle est devenue la dernière demeure de la comtesse, de sa mère et de son père auxquels elle était très attachée.
Son père Achille de Baschi du Cayla avait épousé en seconde noce Catherine Didier, dont il avait eu une fille hors mariage, Philippine, qu’il reconnut après mariage et elle fut d’ailleurs en procès avec son demi-frère pour la succession de leur père.
Durant sa jeunesse, elle demeura au Château de Bécon, que son père acheta en 1818.
La fiche de la direction régionale des Affaires culturelles décrit l’inscription sculptée « Chapelle construite par l’architecte Brezol et L’entrepreneur Caprot ( Signatures) pour le comte de Blaschi du Cayla et son épouse à la demande de leur fille qui y est enterrée en 1877 »
Protection de la chapelle funéraire
Dans son testament, la comtesse du Cayla interdit que l’on ouvre sa chapelle. Toutefois, celle-ci peut être entretenue, de l’extérieur, de façon à veiller à la bonne conservation de son architecture.
Cette chapelle est actuellement classée Monument historique.
Dans son ouvrage sur l’Hôtel de Guînes, « Deux siècles à Courbevoie » Henri de Frémont relate le témoignage d’Alphonse de Visien :
« … Mademoiselle du Cayla avait fait édifier dans le vieux cimetière un splendide mausolée où étaient inhumés, l’un à droite et l’autre à gauche, ses parents auxquels elle était profondément attachée et elle avait exprimé la volonté d’être placée entre les deux.
Elle était morte là-bas en Alsace, et on ramena ici son corps. Dans son testament, elle avait manifesté une grande crainte d’être enterrée vive en état de catalepsie, car un cas dans sa famille l’avait vivement frappée. Aussi fallut-il que chaque jour – moyennant une honnête rétribution et durant onze jours si nécessaire – sa dépouille mortelle reçut la visite du médecin et du curé. (…) elle fut enterrée en grande pompe, après peu de jours, en présence de toutes l’aristocratie parisienne. Je me rendis par curiosité à ces obsèques, et fus frappé par le grand nombre de mendiants qui suivaient le corbillard. Après coup, j’ai compris dans ces dernières volontés figurait une étrange clause : chaque miséreux qui accompagnerait au cimetière son char funèbre devait recevoir un franc. C’était pour ces pauvres gens une somme appréciable et ils s’étaient passés le mot… »
L’ancien Cimetière, un site remarquable
Cet ancien cimetière est depuis longtemps catalogué comme un des plus beaux cimetières romantiques de la région parisienne.
La ville de Courbevoie s’est attachée à entretenir de façon exemplaire le vieux et le nouveau cimetière. Le vieux cimetière est devenu un lieu de mémoire, d’histoire et de l’art funéraire ancien.
De plus l’aspect végétal a fait l’objet d’attentions particulières créant un espace propice à la méditation.
La transformation complémentaire de ce parc-cimetière en arboretum a vu l’apparition en 2012 d’espèces d’essence rares ( renseignées par des Flashcodes) : Séquoia Pleureur, Tulipier de Virginie, Camélias, Arbre liège de l’amour, Chitalpa de Tachkent, Cyprès de Lawson, Hêtre fastigié, Margousier, Néflier du Japon, Oranger des Osages, Sapin d’Espagne.
Protection du site
La mairie s’investit dans l’obtention du label « Courbevoie ville d’art et d’histoire ».
Le vieux cimetière entre dans le périmètre de ce projet. C’est important parce que le cimetière est absolument magnifique et la Chapelle en est un des joyaux.
Il existe une Rose « Comtesse du Cayla », d’une très jolie teinte, qui devrait trouver ici sa place.
Des massifs fleuris ont été ajoutés, ainsi que de nombreux buissons et plantes à graines persistantes de façon à nourrir les oiseaux en hiver, en tant que refuge LPO (Ligue Protectrice des Oiseaux).
L’art et l’histoire mis en évidence dans le vieux cimetière
Le vieux cimetière est situé en plein centre-ville et peut faire l’objet de visites dans le cadre du label. Des personnalités historiques et célèbres y ont leurs sépultures.
Cette visite peut aussi être couplée avec celle de l’église Saint Pierre-Saint Paul, ces deux lieux étant situés à quelques cinquantaines de mètres l’un de l’autre.
Cette église date de la Révolution, Philippine, née en 1801, était très pieuse. Elle était attachée à cette ville, à son église, à son cimetière comme en témoigne ses actes.
De nombreuses sépultures de personnalités nous racontent l’Histoire de Courbevoie, parmi celle-ci :
Gustave Larnac (1793-1868) député de la monarchie de Juillet. Il a habité le château de Bellerive dont l’immense Parc à fait l’objet de lotissement industriel par la suite.
André Grisoni (1886-1975) en fonction de 1927 à 1944. Cette période de l’entre-deux guerre fut l’objet du développement industriel de la ville et de ses habitants, qui marqua profondément la ville.
Georges William Kilford (1833-1903) À l’endroit de sa demeure s’est élevé une maison de santé protestante. Ceci fut à l’origine de l’Hôpital Marcellin Berthelot en 1930, aujourd’hui baptisé Centre hospitalier Rives de Seine.
Un musée de l’art funéraire à ciel ouvert
Si la visite du vieux cimetière est extrêmement intéressante du point de vue historique ; elle l’est aussi du point de vue de l’art funéraire.
Des éléments d’arts funéraires anciens, avec de nombreux décors symboliques témoins d’époques successives, puisant dans l’évocation des mythes de l’art grec, égyptien, ou chrétien.
Ces décorations symboliques, ces sculptures se retrouvent aussi dans le nouveau cimetière de Courbevoie avec des sculptures magnifiques, des ornements du XIXème siècle, ou plus modernes.
Pour terminer, signalons que la ville de Courbevoie a donné le nom de « rue du Cayla » à une voie proche du parc de Bécon, perpendiculaire au boulevard Saint Denis.
Enfin, Philippine du Cayla a fait des legs importants à la ville de Courbevoie, notamment pour construire en son temps l’hospice du Cayla.
Bernard Accart, Président de la SHC.
Bibliographie
Ouvrages édités
Zoé Talon, Comtesse du Cayla :
Une grande biographie d’environ 400 pages est parue en 1993. Ecrite par l’historienne Catherine DECOURS « LA DERNIERE FAVORITE – Zoé du Cayla le grand amour de Louis XVIII » Cet ouvrage a été remarqué par la critique et a été couronné par l’Académie.
« La comtesse du Cayla », d’après des documents inédits. Edouard Perret 1937 ( Editions Emile-Paul Frère)
Documents complémentaires:
Mathieu Mensch, Les Femmes de Louis XVIII – Perrin
Franck Ferrand, Mme du Cayla, la favorite de Louis XVIII – podcast Radio-Classique du 26 juin 2024