Gaston Vinet aurait établi son entreprise dès 1896 à Courbevoie.
Les établissement G.Vinet sont installés sur le quai de Seine correspondant aujourd’hui au 41-47 quai Paul Doumer.
Apparemment, il s’agit d’abord d’une menuiserie, puis de travaux de carrosserie.
Néanmoins, de 1900 à 1904, ses publicités font état d’une entreprise de carrosserie et de construction d’automobiles dont les bureaux et « l’usine à vapeur » sont basés à Neuilly avenue de Viliers. La firme propose également des roues et du caoutchouc.
Par la suite, il n’est plus fait mention que du site de Courbevoie.
A noter que l’entreprise n’abandonna jamais son activité de menuiserie.
Constructeur d’aéroplanes
A partir de 1904, Vinet s’intéresse aussi aux aéroplanes dont il commence la construction de planeurs, puis il produitune série de monoplans entre 1910 et 1913 équipés de moteurs de différents fabricants.
Le passage suivant a été emprunté au site de JN Passieux :
« Les avions furent au début construits par un peu tout le monde, un inventeur en dressait les plans, et l’exécution était ensuite confiée à une équipe d’ouvriers. Cette fabrication restait assez empirique, et avec le développement rapide du sport de l’aviation, et le commencement de la construction en série, il fallait passer à un autre stade. Des industriels bien placés pour ce travail étaient les carrossiers qui employaient des menuisiers ayant l’habitude de travailler les bois droits et cintrés, comme utilisés en carrosserie, et d’établir des assemblages justes permettant d’obtenir des structures ayant le maximum de solidité. La maison Vinet-Boulogne se lança, sur initiative de son patron, Gaston Vinet, sportsman de la première heure, dans la construction de cellules d’avions. Ses idées personnelles, son important outillage perfectionné, ses approvisionnements considérables en bois, et les dimensions de ses ateliers du quai de Seine, à Courbevoie, le mettait dans d’excellentes conditions pour mener à bien la construction d’aéroplanes.
Le monoplan Vinet avait été conçu après de longues recherches sur la courbure des ailes et la résistance des différentes parties de l’aéroplane, et après avoir construit et expérimenté des appareils à centres de gravité et de sustentation confondus, et des appareils à centres distincts, afin de comparer les stabilités propres à ces deux genres d’aéroplanes. L’objectif final était avant tout, une stabilité maximale, tout en conservant le rendement le plus favorable et une excellente pénétration dans l’air.
Sur ce monoplan, le pilote et le passager (la version course était monoplace), prenaient place dans une nacelle logée sous les ailes. Cette disposition, assurait, par abaissement du centre de gravité, une bonne stabilité longitudinale et transversale. L’équipage était protégé du vent et des projections d’huile par une carrosserie en forme de coque de bateau, et était abrité du soleil et de la pluie, grâce à la disposition sous le plan d’aile. L’emplacement procurait également une bonne visibilité vers l’avant, sur les côtés et en dessous. L’ensemble de l’appareil avait été étudié pour, qu’en cas de chute, aucune partie lourde ne puisse tomber sur le pilote ou le passager. (…)
Les commandes de vol avaient été conçues de telle façon qu’elles soient instinctives et exploitent au mieux les réflexes de l’équipage. Dans l’appareil de course monoplace, le pilote disposait d’un manche tenu par un volant et placé entre les jambes. (…)
Carrossier et constructeur automobile
Le premier modèle construit par Vinet estune petite voiture. L’entraînement est assuré par un moteur intégré de De Dion-Bouton. La puissance du moteur est transmise à l’essieu arrière via des courroies. Le véhicule possède un chassis tubulaire. Le véhicule pèse 230 kg, et est équipé d’une boîte de vitesses à trois vitesses. Il est vendu pour la première fois en décembre 1899.
Viennent ensuite en 1902 un modèle avec un moteur bicylindre de 12 ch et le modèle 16/20 CV avec un moteur quatre cylindres. Les moteurs provenaient d’ Aster. La puissance du moteur est transmise à l’essieu arrière via des chaînes.
La carrosserie Vinet fournit la Bugatti Type 22 de 1913 ainsi que des modèles Hotchkiss et Hispano-Suiza.
Vinet fit breveter les essieux et les freins et a inventé une roue avec une jante amovible en 1905. Le brevet a été acquis par Michelin et utilisé par Renault lors du Grand Prix de France 1906.
Mais l’activité se ralentit et Vinet fait faillite en 1913. La Société Française de Carrosserie de Luxe (Carroluxe) rachète l’affaire et essaie d’exploiter la notoriété de Vinet mais fait à son tour faillite quelques mois plus tard.
A noter que les locaux furent repris par Marcel Bloch-Dassault quand il installa ses ateliers et ensuite son usine à Courbevoie.
Sources:
Illustrations – Gallica/BNF