L’ancêtre du cinéma, le Mutoscope d’origine américaine, s’est construit en 1898 à Courbevoie, au 27 rue d’Aboukir.
Le dispositif ci-dessus, montre son architecture. Une sorte de carnet circulaire de photographies prises image par image et bloqué un très court instant. Une manivelle permet de débloquer le système qui amène la vue suivante. L’enchaînement des photos permet de donner l’illusion de l’animation. Les appareils pouvaient être placés dans les gares, les stations balnéaires, les fêtes, les foires, ou à côté du distributeur de chocolat.
Les salles de cinéma de Courbevoie, d’hier et d’aujourd’hui
Dès le début du cinématographe, Courbevoie adhère au cinéma. Dans une carte postale datant de l’inondation de 1910, on voit près de la rue de Paris, où est née Arletty, un calicot signalant la présence d’un Cinématographe Pathé.
Dans le tableau ci-après, on voit qu’il existait à côté des cafés, des casinos, ou casinos-théâtres, qui devinrent rapidement des lieux de choix pour accueillir les premiers cinématographes.
Au fur et à mesure des progrès techniques dans les systèmes de projection, ils se transformèrent en cinémas. Le cinéma parlant a amplifié cette tendance de manière spectaculaire dans les années 30.
Après-guerre, le déclin des petites salles de cinéma par rapport aux grandes a été aggravé par l’expansion de la télévision. La Chanson d’Eddie Mitchell « La Dernière Séance » traduit bien ce moment nostalgique.
Les cinémas, étant donné leur grande taille, sont des surfaces très recherchées par les supérettes ou autres commerces de même taille ou pour des opérations immobilières.
Ces métamorphoses successives ont laissé des traces dans la ville de Courbevoie, le tableau ci dessus en fait l’état des lieux et vous trouverez ci-après des photos à différentes périodes d’un même lieu.
Cartes postales et photos des évolutions de 1900 à 2023 de quelques cinémas à Courbevoie
Casino rue de la Station, devenu rue Chateau du Loir, le théâtre se changeant en cinéma puis en magasins.
Vers 1900 le Casino Bécon devient un cinéma, Il sera reconstruit en 1950 avant de devenir une supérette.
Le Casino-Palace en 1900. Il subit une réfection dans les années 50, puis devient un immeuble.
Le Cinéma Marceau, refait dans les années 30, transformé ensuite en supérette et commerces.
Le Ciné-Club de Bécon (au 202 rue Armand Silvestre)
Dans le journal Combat de 1955 est donné le programme des cinémas dans Paris et sa région, mais aussi ceux de ciné-clubs divers (religieux, municipaux, associatifs etc…). Dans un petit texte extrait de la «Voix de Saint-Maurice» datant de février 1957, rapporté par Jean-Louis Goglin dans son opuscule très documenté sur cette église et sa paroisse il est cité :
« … Le cinéma est de nos jours l’un des plus puissants moyens d’expression, d’information, et de propagande. Il est à la base de toute culture populaire. C’est méconnaître un peuple que d’ignorer les films qu’il voit. L’étude du cinéma deviendra bientôt aussi importante que celle de la littérature, témoin les sujets donnés récemment au baccalauréat. L’image tend à remplacer le livre. Le film est pour beaucoup l’unique moyen de connaissance… »
Parlons enfin de l’évolution contemporaine des salles de projections, jusqu’à la dernière salle du Centre Evénementiel, construite en 2014 et accueillant depuis 12 ans le Festival du Film du Développement Durable « Atmosphères ».
Les nouvelles salles de cinéma de Courbevoie
Quand les salles connurent des difficultés économiques avec la concurrence de la télévision et des cassettes vidéo, des stratégies différentes virent le jour. Certaines se concentraient sur les grandes productions centrées sur une star, d’autres favorisaient des séries B à bas coût de production.
Des cinémas multiplexes essayèrent de cerner le goût du public en proposant un éventail de films dans plusieurs petites salles dans un même lieu.
C’est à ce moment-là que l’on vit naître des salles de cinéma d’art et d’essai proposant des films de qualité sur des thèmes moins grand public, ou des grands films anciens recherchés par les cinéphiles passionnés de cinéma.
Deux salles supplémentaires pour le cinéma à Courbevoie furent construites
Une salle de cinéma d’art et d’essai vit le jour à la limite du Parc de Bécon au nom évocateur : le Cinéma Abel Gance d’environ 140 places.
Ensuite la ville construisit un ensemble culturel près du stade avec un conservatoire et une salle de spectacle de 485 places : l’Espace Carpeaux. Le cinéma y est de moins en moins présent car la programmation concernent de plus en plus le théâtre, les conférences les concerts et les spectacles. À côté, se tient un établissement Cabaret de jazz de qualité.
Il y a un peu moins d’une quinzaine d’années, la Salle des fêtes de Courbevoie construite en 1934 n’offrait plus les normes de sécurité attendues de ce genre d’établissement. La mise aux normes aurait été trop coûteuse et la décision fut donc prise de reconstruire entièrement un Centre événementiel aux normes actuelles.
Le
Le Centre Evènementiel de Courbevoie dispose de deux nouvelles salles, une de 397 places et une autre de 1000 places modulables. La première permet des projections si nécessaire, la seconde aussi, mais avec un délai de mise en configuration. Des petites salles complémentaires permettent de diversifier les activités.
La construction du Centre Evènementiel de Courbevoie fut achevée en 2014 et en 2015, cet immense paquebot de la culture a accueilli la 5ème édition du festival Atmosphères.
Bernard Accart et Laura Ciriani