Alessandro Anzani, du vélo à l’avion

Alessandro Ambrogio Anzani nait à Milan le 8 décembre 1877. Son père est réparateur de machines à coudre, mais son oncle vend et répare des vélos à Monza. C’est chez lui que le jeune Alessandro apprend les rudiments de la mécanique.

En 1899, il rencontre le coureur cycliste français Gabriel Poulain qui lui fait découvrir l’évolution fulgurante que connait la construction automobile. Il invite Anzani à le rejoindre en France, à Saint-Nazaire.

Anzani participe à de nombreuses courses de vélo et finit par s’installer en région parisienne où il est embauché par Hurtu, un fabricant de moteurs de course réputé.

Anzani s’initie au fonctionnement des moteurs à combustion interne et participe maintenant à des courses de motos.

[Collection Jules Beau. Photographie sportive] : T. 29. Année 1905 / Jules Beau : F. 21v. [Coupe Hydra, Parc des Princes, 6 avril 1905];
En 1905 il bat avec 100km/h le record du monde de vitesse sur une moto Alcyon (fabriquée à Courbevoie) dont il a mis au point le moteur.

La même année, Il remporte le « championnat du monde de moto. » La presse le surnomme le «Démon de la carburation. »

En 1906, il teste l’étrange  « aéromotocyclette » de l’Anglais Archdeacon.

Anzani sur son aéromotocyclette

En 1907, il installe son atelier avec trois ouvriers au 121 boulevard de Courbevoie (aujourd’hui boulevard de Verdun).

Il va y inventer le premier moteur trois cylindres de l’histoire tout en posant les fondements de la construction des premiers hydroglisseurs.

Fort de son expérience dans les moteurs de moto, il entreprend de fabriquer également des engins pour l’aviation.

Louis Blériot lui passe commande d’un moteur pour son avion.

Blériot (à gauche) et Anzani (à droite)

Le 25 juillet 1909, Blériot accomplit le premier vol transmanche de l’histoire de l’aviation, un exploit rendu possible par son moteur Anzani fabriqué à Courbevoie.

La société Anzani prospère et ouvre des succursales à l’étranger. La branche anglaise Anzani Engine Company existe encore aujourd’hui.

Anzani se retire en 1925, Italien, fidèle à son pays, mais reconnaissant à la France de l’avoir rendu riche.

Le Courbevoisien d’adoption meurt à Merville-Franceville-Plage le 23 juillet 1956.

Les locaux d’Anzani seront repris successivement par Henri Potez, Bronzavia et Air France pour son Centre de Réparations de Courbevoie (CRC).

 

Source images: Gallica/ BNF