Lieux de tournage à Courbevoie de 1970 à nos jours

Avec son architecture moderne innovante pour les années 70, Courbevoie va attirer les cinéastes qui y trouvent des décors inspirants. Aujourd’hui, Courbevoie continue d’attirer les cinéastes et notamment les réalisateurs de séries, qui tournent souvent dans notre ville. 

La France de Pompidou développe son économie industrielle et La Défense devient un pôle tertiaire majeur. La libération progressive des mœurs s’exprime dans les films.

Les industries s’éloignent de la ville pour chercher plus de place en province. Courbevoie devient une ville tertiaire et se couvre d’immeubles d’habitation autour de La Défense.

Courbevoie la Tour UAP ©SHC

En 1970, la légende de la photo disait : « Le plus haut immeuble de France vient d’émerger au dessus de Paris. » Ses étages supérieurs, ainsi que ses sous-sols, logeront les services informatiques du premier groupe d’Assurances français, l’UAP. Au premier plan, les vieux immeubles de Courbevoie voués à la destruction.

La caserne Charras qui occupe un espace foncier en centre-ville de 7 hectares est remplacée par un complexe révolutionnaire. En son centre, la Tour des Poissons devient pour un temps le plus grand immeuble habité de France.

La Charte d’Athènes préconisant la séparation entre piétons et automobiles fut appliquée par l’architecte Pottier pour La Défense, pour le Centre Charras, et plus tard pour le Front de Seine à Courbevoie, et Beaugrenelle à Paris.

Ces trois sites furent utilisés lors du tournage de Peur sur la Ville avec Belmondo.

De nombreux autres films profitèrent des paysages urbains variés résultant de l’évolution de la ville. Des vieilles sentes laissées par les vignerons d’antan, des immeubles bourgeois du XIXème siècle des quartiers République ou Bécon, des espaces verts récents, ou encore les tours vertigineuses de La Défense. Celles-ci, telles des montagnes, dessinent une ligne d’horizon en toile de fond.

La Tour Eiffel elle-même est visible depuis plusieurs rues du centre-ville situé en haut du coteau, en particulier au carrefour Charras.

Films tournés à Courbevoie de 1970 à nos jours

Tournages de 1970 à 1975

Le chat 1971

Des 7 films de cette période, seul Le Chat (1971) possède les caractéristiques d’un drame. Le temps sépare inexorablement le vieux couple formé et merveilleusement interprété par Signoret et Gabin. Le film doit aussi beaucoup au talent de Simenon, auteur du livre.

On peut aussi citer l’ambiance du décor naturel où l’on aperçoit des rues de Courbevoie en cours de démolition dans la partie centrale de la ville en 1970. Ce climat de destruction  influe sur l’atmosphère du film.

De vieilles maisons délabrées qui s’écroulent, à l’image des liens entre ces deux êtres. Remplacées par des immeubles modernes, dont le plus fameux était à cette époque la Tour des Poissons du complexe Charras.

Dans le film Elle boit pas, elle fume pas, mais elle cause tourné  en 1970, les scènes de tournage ont lieu place Charras et dans le centre-ville, rue Marcel-Aymé.

En 1970 toujours, Audiard tourne un second film,  Le Cri du Cormoran, le Soir au dessus des Jonques, dans le centre commercial Charras, choisi à l’époque pour sa conception futuriste.

Tellement de films ont été tournés dans son voisinage que l’on doit indiquer les éléments de changements, qui sont parallèles aux changements du cinéma à l’époque.

Cet ensemble de bâtiments dont les formes se répandent, possède en son centre une sorte de « village vertical », avec une rue intérieure desservant environ 80 commerces et une grande surface, des restaurants, un marché, une piscine, un bowling. L’hôtel Mercure, qui y est présent, est à l’époque le plus grand de France et le 7ème dans le monde.

D’autres immeubles sont compris dans ce complexe. Tous sont baptisés de noms du zodiaque. La décoration est absente ou intégrée à l’architecture. Ce sont les formes architecturales qui font sens.

Le complexe immobilier Charras Courbevoie 1969
La Tour UAP, la dalle aux dessins ondulés et la Tour des Poissons (crédit Olivier Delbreil)

Ainsi, la forme de la Tour des Poissons évoque vue du ciel, la forme elliptique d’un poisson. Celle-ci repose sur un immense parvis. Les dalles de celui-ci sont composées de dessins ondulés représentant les flots de l’océan.

Ce vaste espace se présente comme un immense belvédère de 2,5 hectares avec vue exceptionnelle sur La Défense en construction et vers Paris.

Des scènes du Téléphone rose, réalisé en 1975 par Edouard Molinaro, ont été tournées Place Charras, rue Baudin et à L’Hôtel Mercure Paris La Défense.

Tournages de 1976 à 1987

Dans L’Acrobate, Jean-Daniel Pollet choisit de filmer en 1976 sa scène de danse dans l’ancien centre des loisirs aujourd’hui détruit.

Dans l’Aile ou la Cuisse de Claude Zidi, des scènes sont tournées dans le restaurant Le Tourbillon, dans la Tour Manhattan (sur la partie Courbevoisienne de la Défense) et dans la salle des mariages de l’ancienne Mairie. De Funès a dû trouver bien changée sa ville de naissance !

En 1979, Bertrand Blier tourne avec Gérard Depardieu et Michel Serrault des scènes de Buffet froid à Courbevoie et dans les couloirs du RER de La Défense.

 Le Thé au Harem d’Archimède de Medhi Charef (1984) a été tourné au 59 rue de Colombes, vers le vieux pont de chemin de fer qui est resté exactement en l’état. De chaque côté du pont, on aperçoit encore des restes des escaliers du temps du cynodrome et de la halte de Courbevoie-Sport d’avant-guerre.

Un Homme et une Femme : 20 ans déjà. Film de Claude Lelouch avec Jean-Louis Trintignant, Anouk Aimée et Richard Berry, est tourné en 1986 avenue Gambetta mais aussi au gymnase des Renardières et à l’école Jules Ferry.

1986 Un homme et une femme 20 ans déjà . Tournage av Gambetta. ©Pottier Musée Roybet Fould

Dans la photo ci-dessus, on aperçoit en arrière-plan une petite partie de l’immense autopont en béton qui enjambait le boulevard circulaire et arrivait au carrefour Charras et au complexe du même nom.

L’avenue Gambetta est un axe historique qui allait de la caserne des Suisses place Charras à l’historique statue de La Défense au milieu de la place de la demi-lune. Celle-ci répondait à la place de l’Etoile et avait la même dimension.

Elle a connu le temps des carrosses, puis le temps de l’automobile dans l’entre-deux-guerres.

Le tout voiture engendra la construction d’un immense viaduc en béton de 300 m de long qui franchissait le boulevard circulaire quand La Défense fut construite.

Autopont détruit en 2004 pour laisser la place à un mail arboré. De nos jours, un tunnelier de 110m de long et 11m de diamètre a été introduit avenue Gambetta, Eole devant être mis en service en 2023.

Le Boulevard va retrouver un long mail arboré et une continuité verte jusqu’à l’église de la place Hérold. C’est l’illustration de la métamorphose permanente de la ville.

Dans Il y a Maldonne (1987), le réalisateur John Berry utilise le décor présenté par le terrain vague de la  ZAC des Renardières.

En 1997, le film de Luis Buñuel Cet obscur Objet du Désir avec Carole Bouquet et Fernando Rey se déroule dans un vieil immeuble du 59 rue Louis Blanc (de l’autre côté de la ZAC des Renardières).

Tournages de 2002 à 2005

En 1992, Après l’Amour de Diane Kurys contient des scènes se passant au Centre commercial Charras.

Ensemble c’est tout, adaptation par Claude Berri du roman d’Anna Gavalda en 2000, contient des scènes prises à La Défense.

En 2002, Irène d’Ivan Calbera et avec Cécile de France contient des scènes au Bowling du complexe Charras, 15 rue Auguste Beau, et à la boulangerie du centre.

Toujours en 2002, Stupeur et Tremblements d’Alain Corneau retrouve La Défense.

En 2003 avec le film Tais-toi ! Francis Weber investit la rue Louis-Ulbach avec Gérard Depardieu, Jean Reno, Richard Berry et André Dussolier.

En 2004. Eric Rohmer tourne le film Triple Agent au musée des Régiments de Cosaques, 12bis rue Saint Guillaume, dans le quartier de Bécon.

En 2005 Je préfère que l’on reste Amis d’Eric Toledano et Olivier Natache avec Gérard Depardieu, Jean-Paul Rouvre et Tilly Mandelbrot, contient des scènes se passant au Faubourg de l’Arche, quartier des années 90/2000.

Il perd sa place de « nouveau quartier de Courbevoie » puisque prés de la gare de Bécon, est en train de naître un nouvel « écoquartier Delage », autrefois lieu d’activités (où ont été gardées et restaurées les célèbres et iconiques usines Delage).

Les travaux préparatoires à l’arrivée d’une deuxième gare du Grand Paris Express ont commencé près de la Gare actuelle. L’autre gare en construction est située à la Défense au bout de l’avenue Gambetta.

Les deux gares du transilien rénovées à Bécon, s’ajoutant à celle du centre-ville aussi rénovée et aux deux gares du Grand Paris en construction vont constituer 5 nouveaux lieux de décors pour de futurs tournages de films.

Courbevoie n’en a pas fini avec le l’histoire du cinéma.

Tournages de 2005 à 2008

2005. Quand j’étais Chanteur de Xavier Giannoli, au Novotel La Défense.

2006. La Doublure

2007. Fais pas ci, fais pas ça. Série d’Anne Glafferi et Thierry Bizot . Boulevard de la Mission-Marchand

2007. 99F. de Yan Kounen. Devant la tour Cèdre sur le Parvis de La Défense.

2008. La Personne aux deux Personnes. De Nicolas Charlet et Bruno Lavaine, avec Daniel Auteuil , Alain Chabat et Marina Foïs. Tourné Boulevard Circulaire à l’angle Louis Blanc et avenue d’Alsace.

2008. 15ans et demi. De François Desagnat et Thomas Sorriaux. Avec Daniel Auteuil et Juliette Lambalay.

Tournages de 2008 à 2015

2009. Coco de Gad Elmaleh. Avec Gad Elmaleh et Pascale Arbillot. Lieu : La Défense.

2010. Gardiens de l’Ordre. De Nicolas Boukhief. Avec Cécile de France, Frédéric Testot, Julien Boisselier. Rue de Strasbourg et sur la Défense.

2010. Tout ce qui brille. De Géraldine Natache et Hervé Minran. Lieu : fontaine Agam et esplanade de La Défense.

2011. Ma Part de Gâteau. De Cédrick Klapich. Avec Karine Viard, Gilles Lellouche, Audrey Lamy. Scènes dans la tour Cœur Défense.

2012. Superstar de Xavier Ciannoli. Avec Kad Merad, Cécile de France. «  Le Globe-trotter » 16 place de la Défense, le Monoprix du Faubourg de l’Arche, et l’avenue Léonard de Vinci attenante.

2014. Jamais le premier Soir. De Mélissa Drigeard, avec Alexandra Lamy, Mélanie Dontey, Julie Ferrier.

2015. Braquo. Saison 4. Série télévisée de Xavier Palud et Fédéric Jardin, Jean-Luc Anglade. Avenue Gambetta, 67 rue de Strasbourg.

Le Baron noir (4ème épisode) autre série rediffusée régulièrement

Nous ne pouvons toutes les citer, mais la montée en puissance des séries multiplie les prises de vue dans la ville de Courbevoie.

Bernard Accart et Laura Ciriani