Le Cercle Mandoliniste de Courbevoie
L’Ensemble à Plectre des Hauts-de-Seine a été créé en janvier 1921 sous le nom initial de Cercle Mandoliniste de Courbevoie.
C’était une époque où la mandoline était un instrument répandu en France, et d’ailleurs de nombreux orchestres de mandoline existaient également dans les villes voisines, par exemple à Neuilly-sur-Seine, Clichy ou Suresnes, pour citer les plus proches.
Les Mandolines
La mandoline est un instrument à cordes pincées, c’est-à-dire que les cordes sont frappées par une petite pièce initialement en écaille, aujourd’hui en plastique qu’on appelle plectre, ou médiator ou encore plume.
Les cordes vibrent sous cette impulsion au-dessus d’une caisse de résonnance qui amplifie le son.
La mandoline a la même tessiture que le violon.
A côté des mandolines, on trouve dans l’orchestre des mandoles dont le son est plus grave d’une octave, des mandoloncelles qui correspondent au violoncelle de l’orchestre symphonique, plus rarement des mandolones (équivalent de la contrebasse), et des guitares qui apportent un son grave et velouté.
L’épreuve de la guerre et des bombardements de 1943 à Courbevoie
L’orchestre subit dans la douleur l’épreuve de la seconde guerre mondiale : des musiciens sont prisonniers, trois autres sont tués par les bombardements sur Courbevoie, et le couvre-feu rend extrêmement difficile les répétitions.
C’est grâce au dévouement admirable de son président Maurice Lusteaux que l’orchestre parviendra à survivre.
L’École Municipale de Musique
En 1949, l’orchestre participe à la création de l’École Municipale de Musique. Il y assurera l’enseignement de la mandoline et de la guitare.
Cette École Municipale de Musique a permis à de nombreux élèves de rejoindre l’orchestre lorsqu’ils avaient atteint une maîtrise suffisante.
Durant cette période, le mandoline solo de l’orchestre, Jean Demessant, a formé de nombreux élèves, et certains d’entre eux sont toujours dans l’orchestre.

Jumelage avec Freudenstadt
Dès 1957, l’orchestre prend une part active dans les contacts avec la ville allemande de Freudenstadt en Forêt Noire.
Cela conduira en 1961 à la signature du jumelage entre les deux villes.
Robert Parmentier, Chef d’orchestre et père de notre chef actuel entretiendra des échanges réguliers avec l’Akkordeon Orkester de Freundenstadt pour faire vivre musicalement ce jumelage.

Tout n’est pas rose dans la vie d’une association
Nous avons déjà mentionné la difficile survie de l’orchestre pendant l’occupation, mais il y eut aussi des périodes de crises.
En 1966, en raison de dissensions internes, l’orchestre passe soudain de 45 à 7 musiciens, mais heureusement un mois plus tard, il retrouve la majorité d’entre eux grâce à l’action du nouveau président Georges-Charles Bernard.
Une nouvelle crise interne sévère a également lieu au début des années 2000 : on doit encore à l’acharnement de ce même président de l’avoir surmontée.
Si jusqu’en 1970 le recrutement des musiciens venait naturellement de l’école de musique où l’orchestre était actif, cette source s’est malheureusement tarie avec la création du conservatoire.
Dès lors les effectifs ont fondu lentement, et pourtant, l’orchestre existe toujours.

Un disque et un festival
En 1963, un évènement : l’enregistrement du premier disque, un microsillon 33 tours avec trois titres. On n’avait alors pas la capacité des CD d’aujourd’hui.
Le premier Festival International d’Orchestres à Plectre est organisé à Courbevoie en 1972 avec la participation de musiciens japonais. En effet, la mandoline est très populaire au pays du soleil levant.
Nous devons une grande reconnaissance aux 4 directeurs musicaux qui se sont succédés depuis la création :
- Louis Roche jusqu’en 1939,
- Jean Cambis jusqu’en 1963,
- Robert Parmentier jusqu’en 1987
- son fils Christian Parmentier, actuel directeur depuis 1987.
L’Ensemble à Plectre des Hauts de Seine
En 1991, l’orchestre change de nom et devient « Ensemble à Plectre des Hauts de Seine ».
La technique ayant fait des progrès de géant, cette même année un premier CD « Florilège de la mandoline » est édité.
D’autres suivront :
- « L’Opéra en mandolines » en 1994,
- « Napoli Eterna » avec la participation du ténor Riccardo Garcia en 1996.
L’orchestre produit également « L’Estudiantina, Préludes en Mandolines » en 2001, à l’occasion des 80 ans de l’orchestre. Ce dernier CD se veut un hommage à Mario Maciocchi qui a beaucoup œuvré dès 1905 pour la promotion de la mandoline en fondant le journal L’Estudiantina, et en composant ou adaptant de nombreuses œuvres pour les orchestres à plectre.

Ecouter des enregistrements de l’orchestre
- Ecouter la légende de Pierrot
2. Ecouter la Traviata
3. Ecouter Napoli
4. Ecouter Paysage napolitain
Le Concert du Centenaire
En 2021, l’orchestre avait 100 ans et avait prévu de célébrer cet événement par un concert du centenaire.
L’épidémie de Covid-19 ne l’a pas permis mais nous rattrapons le retard cette année pour le concert « des 101 ans » avec le concours de musiciens du Médiator de Belfort et de l’Ensemble de Mandolines et Guitares de Mulhouse dont notre chef, Christian Parmentier, a assuré la direction dans le passé.
Georges Rallu