Paul Poiret et les Parfums de Rosine

Paul Poiret (1879 – 1944), de son vrai nom Paul-Henri Poiret est un grand couturier français, connu pour ses audaces … et son sens de la fête.

Portrait de Paul Poiret (1915) – André Derain

Il naît le 20 Avril 1879 dans une famille de marchands de draps. Son père le fait entrer chez un fabricant de parapluies. En 1898, il est embauché comme dessinateur de mode chez Jacques Doucet. Après son service militaire en 1901, il travaille chez Worth, la plus grande maison de l’époque, puis en1903, il ouvre son propre salon de couture. Il habille la célèbre comédienne Réjane, ce qui le fait connaître.

En 1905, il se marie avec Denise Boulet (1886-1982), sur laquelle il va tester ses premières innovations audacieuses et sa femme, va devenir bientôt l’une des reines de la mode nouvelle et porter l’ustensile signature de Paul Poiret : un turban enveloppant orné d’une aigrette qui deviendra emblématique du style Art déco.

 

En 1906, Il est le premier couturier, avec Madeleine Vionnet, à supprimer le corset, en créant des robes taille haute. Il devient ainsi un pionnier de l’émancipation féminine et lance aussi la jupe-culotte.

En 1908, Paul Iribe dessine son catalogue qui remporte un grand succès.

Quand les Ballets russes triomphent à Paris en 1910, Poiret suit la tendance initiée par leur costumier Léon Bakst et achète les tissus colorés du Wiener Werkstätte à Vienne avec qui il entame une longue collaboration.

En 1911, il crée les Ateliers de Martine (le prénom de sa deuxième fille), sorte d’école d’arts décoratifs, se diversifie dans les broderies et les imprimés, puis lance une ligne d’ameublement (mobilier, tissus, papiers peints). Il fait appel à des artistes peintres comme Raoul Dufy, Mario Simon, André Marty, etc.

Flacon « Borgia » – 1915

Cette même année, il lance Les Parfums de Rosine (le prénom de sa première fille). Il ouvre un laboratoire au 39 rue du Colisée et une usine à Courbevoie, 37 boulevard de Verdun. Celle-ci inclut un atelier de verrerie et de cartonnerie pour le conditionnement.

A cette époque, parfum et couture sont deux univers différents.

Paul Poiret a l’idée géniale d’associer chacune de ses nouvelles collections à un parfum et de convaincre ses clientes que la robe ne peut se porter sans cette touche.

“Pour Paul Poiret, le parfum est la touche finale de l’élégance d’une femme.” (Patricia de Nicolaï)

Les premières compositions sont imaginées par Maurice Schaller puis par Henri Alméras, mais Poiret s’implique personnellement. Jusqu’en 1929, ce sont trente-cinq parfums qui sortent des usines, dont certains portent des noms exotiques comme Shakhyamuni (1913) ou Hahna l’Étrange Fleur (1919).

Aladin, 1911

Il achète un hôtel particulier avenue d’Antin où il organise des fêtes somptueuses dont la fameuse « Mille et deuxième nuit » sur le thème de la Perse, qui marque l’histoire des nuits parisiennes. « Poiret le magnifique » habille les comédiennes les plus en vue et le tout-Paris.

La Maison Paul Poiret connaît ses premières difficultés financières en 1923 et ferme fin novembre 1929, du fait de la crise économique. En 1930, il écrit « En habillant l’époque ». Il publie trois livres de mémoires et meurt en partie ruiné et oublié le 30 avril 1944.

Sources:

Poiret et Rosine:

Paul Poiret dans son usine de Courbevoie:

Roger Viollet – Parfums de Rosine