En 1931, la société Bronzavia fabrique initialement des bougies en bronze pour les moteurs d’avion, d’où son nom, avant de développer sa production d’équipements d’aviation militaire.
La société opère sur trois sites à Courbevoie, l’usine principale se situant 207 boulevard Saint-Denis sur l’emplacement de l’Ecole Hanriot pour mécaniciens d’aviation, la deuxième est au 112 boulevard de Verdun, où elle a succédé à Anzani et Potez, et la dernière, rue du Moulin des Bruyères à côté des usines Delage.
En 1937 l’architecte industriel Georges Hennequin y construit une unité de production dernier cri pour abriter ses bureaux, l’entreprise développe sa production dans le cadre de la politique de réarmement intensif précédant la deuxième guerre mondiale.
A l’occasion de ses 90 ans, l’entreprise Bronzavia rappelait que :
« A la veille de la seconde guerre mondiale, 8 ans après sa création, Bronzavia a multiplié ses sites de fabrication et élargi sa palette de productions, allant même au-delà de l’activité aéronautique:– – des moteurs d’avions à Vénissieux à côté de Lyon;
– des instruments de vol, des carburateurs, des échappements et des sections complètes d’avions (prototypes) à Courbevoie;
– des émetteurs radio sous licence à Asnières;
– de l’électroménager à Blois;
– des gazogènes à Dreux puis à Colombes. »
La société possède également une unité de production à Casblanca.
L’usine sabotée
L’entreprise tombe sous le contrôle des forces d’occupation allemande en 1941.
En 1944, le Délégué Militaire de la région de Paris reçoit un message de l’État-Major disant : » Si dans sept jours, Bronzavia n’a pas sauté, la Royal Air Force envoie 500 bombardiers sur Courbevoie ! « .
Pour éviter que les Alliés ne bombardent ce site stratégique et la ville, un groupe de résistants prend le devants et sabote l’usine du boulevard Saint-Denis le 3 mars 1944 : vous pouvez lire le compte-rendu détaillé du « Sabotage de l’usine Bronzavia » sur Fondation Résistance.
L’aventure du radiocinéphone
Après-guerre, Bronzavia continue à fabriquer du matériel aéronautique de précision et se diversifie également en créant la Compagnie Française du Radiocinéphone qui fabrique un appareil intégrant un écran, une radio, un projecteur de films et un tourne-disque, avec un salon d’exposition 11 Rue Royale à Paris.
Le Centre de Révision de Courbevoie (CRC)
En 1949, Air France acquiert son autre unité de production située 112 boulevard de Verdun et y crée le Centre de Révision de Courbevoie pour l’entretien de ses moteurs.
La compagnie aérienne avait choisi Courbevoie en raison de la main-d’œuvre hautement qualifiée qu’elle pouvait y trouver.
Le CRC a employé jusqu’à 600 personnes jusqu’à ce qu’il soit délocalisé et que l’unité soit fermée en 1974 pour être relocalisée à Roissy Charles de Gaulle
« Ce n’est toutefois pas sans une certaine émotion que ceux qui ont créé Courbevoie quitteront les bâtiments vétustes du boulevard de Verdun qui sont déjà entrés dans l’histoire de l’aéronautique, car c’est là que fût construit le moteur Anzani de 25 CV qui permit à Louis Blériot de traverser la Manche en 1909. ». JR/GL. France-Aviation – Avril 1974
Le bâtiment du boulevard de Verdun a été détruit en 2022.
Aujourd’hui
Un des bâtiments du site du boulevard Saint-Denis intégré dans l’ensemble résidentiel est également visible, comme le relevait le magazine municipal Courbevoie Mag de l’été 2022.
L’entreprise Bonzavia existe encore aujourd’hui, elle est désormais basée à Sartrouville (78).
Article publié par Jean-Pierre Gross & Laura Ciriani pour la Société Historique de Courbevoie
Sources / Pour aller plus loin
- Bronzavia Industrie sur Wikipedia
- Le Centre de Révision de Courbevoie sur Avia Techno
- Portail documentaire de la Cité de l’Architecture
In 1931 the Bronzavia Company – named after its initial patented process of producing bronze plugs for aviation – started operating 207 boulevard Saint-Denis and 112 boulevard de Verdun.
At boulevard Saint-Denis, Bronzavia took over from the Hanriot School for aviation mechanics. At boulevard de Verdun they settled on the premises of the they opened a second site boulevard Saint-Denis, as France embarked on a wide-ranging rearmament policy before WWII.
Bronzavia II, which accommodated offices and workshops, was built by renown industrial architect George Hennequin in 1937.
The company fell under the control of German occupation forces in 1941 and to avoid massive bombing of the place situated in the heart of Courbevoie the French Resistance sabotaged the factory in 1944.
After WWII the company resumed its activity providing state-of-the art parts to the aviation industry.
In 1949 Air France purchased the factory and turned it into its plane engine maintenance unit dubbed Centre de Révision de Courbevoie.
The airline company had picked Courbevoie because of the highly-qualified workforce they could find there.
Up to 600 workers were employed in the Centre de Révision de Courbevoie until it was relocated and the unit was shut down in 1974.
Only one part of the original buildings remains today as the centerpiece of the residential estate.