En 1876, le 209 boulevard Saint-Denis est le siège des Etablissements Manceaux qui propose des « Amorces et Armes de guerre ».
En 1880 c’est au tour des parfumeries Lavendier d’occuper les lieux.
Les Biscuits Georges
Le 27 octobre 1885, Georges Rousseau crée à Paris la Société anonyme Manufacture universelle des Biscuits Georges, au capital de 400.000 francs.
A l’aide des fonds levés, la société s’installe en 1886 à Courbevoie, au n°209 rue Saint-Denis et y fait construire son usine de biscuits, tandis qu’elle base son magasin et son administration 21 rue du Temple dans le 4e arrondissement.
Le 7 mars 1889, elle fait enregistrer sa marque au greffe du tribunal de commerce de la Seine pour désigner les biscuits, croquettes et autres pâtisseries et confiseries qu’elle dépose pour la vente dans les boutiques parisiennes (Marat, Desmoulins, Saint-Just, Marceau, Santerre, Turgot, Jourdan, Carnot, Fouquier, Necker, Lafayette, Mirabeau, Robespierre, Louis XVI, Barras, Danton, Pichegru, Fouché, Tallien et Simon).
Le journal l’Alimentation Nationale du 24 août 1889, en visite dans l’usine de 10.000 m², employant une centaine d’ouvriers et dirigée par M. Noël, nous apprend que chaque jour, on y engloutit 2.500 kilos de fine fleur de farine, 1.200 kilos de sucre, 500 kilos de beurre, 500 litres de lait et près de 10.000 œufs. C’est donc quatre à cinq tonnes de biscuits qui sont emportés quotidiennement par cinq voitures à destination soit de Paris, soit de la province (Lyon, Marseille, Bordeaux et Nantes) ou de l’étranger. On y fabrique notamment des Croquettes siciliennes, des Tramways, des Algériens, des Gaufrettes, celles-ci gravées du nom en continu « Georges Paris ».
L’affaire semble donc tourner à plein régime, avec ses deux millions de francs de chiffre d’affaires déclarés l’année précédente ; cela n’empêche cependant pas de graves difficultés, puisque Georges Rousseau décide de dissoudre la SA Manufacture universelle des Biscuits Georges le 25 juillet 1890.
Le 20 octobre 1890, la faillite de la société est prononcée et le 15 novembre, l’Usine, son matériel et son fonds de commerce sont mis en adjudication sur une mise à prix de 200.000 francs.
Faute de preneur, une nouvelle adjudication a lieu le 27 novembre au prix de 150.000 francs. L’enchère est à nouveau ramenée à 100.000 francs le 20 décembre 1890.
En 1889, l’usine s’étend sur 10.000 m² et emploie une centaine d’ouvriers. Quatre à cinq tonnes de biscuits sont livrés quotidiennement à Paris, en province ou à l’étranger.
La marque va acquérir une renommée internationale et obtenir de nombreuses récompenses lors des expositions internationales avant d’être déclarée hors-concours.
L’affaire semble tourner à plein régime, mais connaît rapidement de graves difficultés financières et, en 1890, Rousseau cède l’affaire à deux cousins, Maurice et Jean Estieu, qui donnent leur nom à la nouvelle société.
Jean s’occupera plus particulièrement de l’usine de Courbevoie.
En 1911, celle-ci est détruite par un incendie et sera reconstruite grâce aux assurances.
Le 1er juillet 1919, Jean Estieu cède la Manufacture de Courbevoie à la biscuiterie dijonnaise Pernot qui ne reprend pas les locaux, se contentant de conserver la marque.